Waterman français âgé de 26 ans, Clément Roseyro est devenu le rider qui compte dans le domaine du surf de grosses vagues. Le Basque a en effet remporté, mi-février, le Nazaré Big Wave Challenge 2025, organisé sur le mythique spot portugais de Praia do Norte. Clément Roseyro s’est confié sur son parcours sur le blog !
–Clément, peux-tu te présenter en quelques phrases aux lecteurs du blog ?
Je m’appelle Clément Roseyro, j’ai 26 ans et je viens d’Anglet, au Pays Basque. J’ai commencé le surf à l’âge de 6 ans. Je suis plus ou moins un touche-à-tout sur l’eau, on peut appeler ça un waterman. Je me suis progressivement davantage investi dans le surf de gros et dans tous les sports un peu extrêmes, qui demandent de l’engagement. L’engagement que je prends dans mes sports est ainsi le facteur qui me différencie.
– Tu es aujourd’hui un waterman accompli. De quelle manière as-tu débuté ton apprentissage des sports de glisse nautiques ?
J’ai toujours été addict à l’océan, j’ai toujours aimé l’eau. J’ai eu la chance d’habiter à Biarritz, d’aller à la plage et de m’amuser dans les vagues dès mon plus jeune âge.
–J’ai lu que plus jeune, tu ne prenais pas vraiment de plaisir à faire de la compétition. Qu’est-ce qui a été l’élément déclencheur vers ton épanouissement en compétition ?
Quand j’étais jeune, je n’aimais effectivement pas trop la compétition. Je ne faisais pas vraiment la différence entre compétition ou absence de compétition. C’était un peu la compétition tout le temps à mes yeux, et ça me saoulait un petit peu. Par la suite, je n’ai participé qu’aux compétitions où j’avais un avantage sur les autres, en kite ou en wing, et où j’arrivais plus facilement à gagner.
– Comment en es-tu venu au surf de gros ? Cela a-t-il été un processus assez naturel ?
J’avais plus ou moins peur des grosses vagues quand j’étais plus petit, et je me suis dès lors forcé à évoluer dans des vagues de plus en plus grosses. Je me suis entraîné pour me sentir à l’aise là-dedans. J’avais peur mais j’y suis allé à fond, afin de dépasser mes peurs de jeunesse. Au final, je me suis rendu compte que j’aimais vraiment les grosses vagues !
–Tu es devenu l’une des figures montantes du surf de grosses vagues. Qu’est ce qui te plaît le plus dans le surf de gros ?
L’adrénaline du surf de gros et tout l’entraînement qui va avec ! C’est quelque chose qui me passionne.
– Le 18 février dernier, tu as remporté le Nazaré Big Wave Challenge devant le double tenant du titre Lucas Chianca, après ta deuxième place en 2024 derrière Lucas. Quelle est ta « relation » avec ce spot de Nazaré ?
Ecoute, je me sens plutôt bien à Nazaré, c’est une gauche. Je me sens également bien là-bas, hors de la vague. Il y a une belle ambiance, avec Justine Dupont (qui vit sur place, ndlr), d’autres copains à nous qui sont présents là-bas… On s’entend tous très bien, ça motive. Une fois sur l’eau, je trouve que j’arrive bien à lire la vague, à la comprendre. J’ai une bonne connexion avec l’océan, à Nazaré. C’est cool de pouvoir passer ce temps-là dans l’eau.
–Comment s’est effectuée ta préparation pour le Nazaré Big Wave Challenge 2025 ?
On a beaucoup, beaucoup surfé cette saison avec Nic Von Rupp, mon coéquipier. On a surfé sans relâche, dans les petites vagues, les grosses vagues… Nous n’avons pas arrêté, afin de pouvoir ensuite y aller à fond. Il y a eu également la préparation en amont, un peu avant la saison, pour être en forme physiquement.
– Bénéficies-tu d’un suivi par un préparateur mental ?
J’ai été suivi pendant un moment, actuellement pas tellement. Je trouve que parfois on en a besoin, parfois non. Cela dépend de comment on se situe mentalement, si l’on a eu des peurs ou non. En ce moment je me sens assez bien, j’ai les bases de préparation mentale et cela me permet de me concentrer seul. J’ai fait de la sophrologie quand j’étais enfant, cela m’a beaucoup aidé et j’arrive à reproduire des choses de mon côté.
–Que représente à tes yeux cette récente victoire à Nazaré, dans ces vagues de 30 pieds?
C’était incroyable, c’était un peu comme un rêve qui se réalisait ! Je n’arrivais pas à croire que j’allais soulever la coupe dont j’avais rêvé l’année dernière, et depuis pas mal d’années. Une victoire à Nazaré était presque inatteignable pour moi, au final j’ai réussi et c’était une expérience de fou !
–Quelles images marquantes conserves-tu de ce Nazaré Big Wave Challenge 2025 ?
Je me souviens de ma première vague, prise avant que la compétition ne débute. Nous étions arrivés les premiers dans l’eau. J’ai pris une vague durant laquelle j’ai eu la chance de pouvoir faire un 360° à côté de la falaise, avec deux carves. C’était probablement ma meilleure vague surfée de la compétition, même si c’était hors-compétition. C’était un risque un peu fou et inconscient de faire cela juste avant l’épreuve, j’aurais pu perdre ma planche ou même me blesser. D’un autre côté, cela m’a permis de montrer que la confiance était là, et que j’étais prêt à prendre des risques. Au final, ça a payé ! Ce n’est pas forcément quelque chose que je referais, mais cette vague-là m’a donné un gros surplus de motivation et d’émotion. J’ai senti que c’était notre jour, et que nous allions aller au bout !
– Penses-tu avoir changé de dimension depuis l’an dernier, dans le monde du surf ?
Oui, je pense que l’an dernier, j’étais un waterman qui faisait du surf de gros et que désormais, je suis avant tout surfeur de gros avant d’être, dans un deuxième temps, waterman.
– Quelles sont tes prochaines échéances sportives ?
Je me suis un peu reposé après le Nazaré Big Wave Challenge, je vais maintenant avoir quelques trips qui vont arriver, même si je ne sais pas vraiment encore à quel endroit.
Je vais me concentrer sur le kite, sur la wing, sur le foil avant de repartir sur l’été, où je vais essayer d’aller faire du surf (et éventuellement du kite) en Indonésie. En septembre, je retournerai à l’entraînement, afin de mettre le cap ensuite sur Nazaré.
–Un message à faire passer aux lecteurs du blog ?
Je dirais qu’il faut rester passionné, la passion fait en effet beaucoup ! Aujourd’hui, nous avons la chance d’essayer plus ou moins facilement plein de sports et de disciplines liées à l’océan. Je dirais aux gens de ne pas se priver, d’essayer plusieurs sports tels que le kite, la wing, le surf… Tous ces sports liés à l’océan sont complémentaires, on peut vraiment s’amuser une fois que l’on a les cartes en main !
Pour en apprendre plus sur Clément Roseyro : https://www.instagram.com/clement_roseyro/
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Le film « One Step » avec Clément Roseyro, retraçant le Nazaré Big Wave Challenge 2024
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