Interview réalisée pour meltyXtrem.fr – n°1 / Nelly Moenne-Loccoz

Durant trois mois, à l’été 2014, je fus journaliste stagiaire pour le site web meltyXtrem.fr, aujourd’hui disparu. Une formidable expérience puisque je fus notamment envoyé sur plusieurs gros évènements (dont le Swatch Girls Pro France 2014), et réalisai quelques interviews importantes par la suite, en tant que freelance. Je me souviens notamment de l’entrevue ci-dessous avec Nelly-Moenne Loccoz, qui venait alors de remporter le Gros Globe du classement général de la Coupe du monde de Snowboardcross 2015. Voici l’intégralité de cette interview de 45 minutes !

Cette saison, elle a trusté les podiums des compétitions internationales. Elle, c’est Nelly Moenne-Loccoz, 25 ans depuis quelques jours et nouvelle princesse du snowboardcross. Championnats du monde, X Games, coupe du monde, la Bornandine a brillé sur tous les tableaux, tenant tête avec panache à Lindsey Jacobellis. Le bilan de Nelly est éloquent : vice-championne du monde du boardercross à Kreischberg (sa seconde médaille d’argent, après 2011), bronzée aux « X » et vainqueure du gros globe du classement général de la coupe du monde. Onze ans que l’équipe de France attendait cela, depuis le sacre de la regrettée Karine Ruby en 2004. De passage à Paris, Nelly Moenne-Loccoz s’est entretenue 45 minutes avec la rédaction de meltyXtrem. Détendue et spontanée, la Française est revenue pour nous sur ses performances, une belle revanche après une saison difficile. Découvrez la première partie de cette interview !

Trois semaines après avoir remporté le gros globe en coupe du monde, es-tu encore sur un petit nuage ?

Hum… Petit nuage, pas vraiment car ce globe fut plus une satisfaction personnelle qu’une reconnaissance du public. J’ai reçu de nombreux témoignages de sportifs que j’estime beaucoup, qui m’ont félicitée et qui ont eu des mots très gentils. Cela m’a vraiment touchée. En dehors de cela, je n’ai pas fait beaucoup de médias, les hommes ne se déshabillent toujours pas dans la rue quand je passe (sourire)… Je suis très contente, mais je crois que je n’ai jamais été sur un nuage. Je suis allée au bout de ce que je voulais faire, c’est une vraie satisfaction mais je ne plane pas (rires).

Penses-tu avoir produit la meilleure glisse de ta carrière ?

Oui, techniquement j’étais au point, même s’il y a encore un million de choses à travailler, si l’on veut être tatillon. J’ai changé de matériel cette saison et mes nouvelles planches me conviennent très bien. Tout était réuni pour que cela fonctionne pour moi cette saison. Mais pour que je continue à performer, il faut évoluer et ne pas rester sur les acquis.

Quelle préparation avais-tu suivie pour cette saison chargée en compétitions ?

En fait, nous avons changé d’entraîneur juste avant les Jeux Olympiques 2014, notre nouveau coach est plus paternel, il nous encadre beaucoup. J’avais besoin de ce genre de management, et les autres filles du groupe France également. Nous avons donc fait beaucoup de préparation physique, pour arriver avec la « caisse » nécessaire sur les premières courses et pouvoir tenir toute la saison. Sur la neige, nous avons également beaucoup répété. Quand on s’entraînait en géant, nous enchaînions 20 passages dans la matinée, quand on faisait des tables (bosses, ndlr), on sautait vingt fois la même… Au mois de janvier ou février, nous nous sommes retrouvées sur un glacier au fin fond de la Suisse, avec vingt rollers, c’est à dire vingt petites bosses. L’exercice le moins (elle insiste sur le mot, ndlr) excitant de l’univers, que nous répétions trente fois dans la matinée pour acquérir le bon mouvement, le bon timing, produire une bonne accélération… Car finalement, dans le boardercross, il y a des virages, des bosses, des sauts à bien négocier et des réceptions à bien amortir. Toutes ces répétitions nous ont forgé des automatismes en courses et, malgré la présence de cinq autres nanas autour de nous, nous ont permis d’être concentrées uniquement sur notre job. Ces entraînements ont donc été efficaces, même s’ils étaient pénibles… C’est rigolo une heure, mais les trois heures qui suivent sont longues (rires).

Comment as-tu abordé les Mondiaux de Kreischberg, le premier event de la saison ?

En fait, en début de saison, on est toujours partagé entre l’envie de se confronter aux autres et les incertitudes qui précèdent ce premier rendez-vous avec les meilleures mondiales. Tu as hâte d’y être pour jauger ton niveau, mais ça fout aussi la trouille ! Quand vient le moment du départ, tu ne peux pas t’enfuir en courant, personne ne l’a jamais fait avant (sourire), donc il faut y aller… Je n’avais pas d’angoisse particulière car, aux championnats du monde, nous disputions toutes notre première course. La compétition s’est bien passée pour moi, et la saison était ensuite parfaitement lancée !

As-tu encore en tête des images de cette finale, trois mois après ?

Oui bien sûr, car je l’ai débriefée immédiatement après avec mon entraîneur. Il y a eu de très bonnes choses, notamment au départ. J’étais vraiment en forme, j’ai mis cinq mètres à tout le monde sur les quatre premiers mètres (sic). J’ai ensuite réussi à conserver mon avance, mais sur la fin du tracé, il m’en manquait techniquement un peu. Je termine donc deuxième, cela aurait pu être pire ! L’avance que j’ai prise sur le haut du tracé m’a permis de décrocher la médaille d’argent, un résultat tout à fait correct. C’était une chouette course, dans la gestion du stress, dans son déroulement… Si j’étais sortie au premier tour des Mondiaux, je n’aurais sûrement pas eu cette analyse là (sourire). Kreischberg reflète un peu ma saison, tout s’est déroulé parfaitement donc le bilan est facile.

On a le sentiment que cette médaille d’argent t’as totalement libérée ensuite…

Absolument, d’autant que ma saison précédente n’avait pas été bonne. L’analyse est simple, je ne m’étais pas beaucoup entraînée, pour ne pas me faire mal avant les Jeux Olympiques. Il est clair que j’ai vraiment limité ma prise de risques, sauf que tu es ensuite obligé de prendre des risques en courses. J’ai donc été nulle en course faute d’entraînements. C’est en tout cas comme cela que je l’analyse. Cela dit, faire une saison pourrie m’a vraiment donné envie de réussir, ensuite, de belles performances. Je voulais montrer que je n’étais pas finie. Si cette saison 2014-2015 ne s’était pas déroulée aussi bien, j’aurais certainement mis un terme à ma carrière. C’est rigolo de s’entraîner, on fait du snowboard avec les copains, mais de faire du snow pendant dix ans sans performer en course… Il n’y a pas réellement d’intérêt, certains le font mais je ne fonctionne pas comme ça. Aujourd’hui, je raisonne davantage en termes de performance. Le snowboard est mon travail, je me fixe des objectifs et je fais de mon mieux pour les atteindre. Le jour où ça ne marchera plus, ce n’est pas ma passion du snowboard ou le plaisir que j’ai à rider qui me feront poursuivre la compétition. Car mon vrai plaisir, c’est de monter sur les podiums, de réussir à faire des mouvements techniques spécifiques, et pas forcément de me lever à 6h, pour aller m’entraîner sur un glacier (rires). Je le fais car il y a des courses derrière, et que c’est de cette manière que je gagnerai.

Était-ce difficile d’enchaîner en une semaine Mondiaux et X Games ?

Cela n’a pas été trop dur physiquement car nous étions tous, filles comme garçons, bien affûtés. C’est surtout psychologiquement que les choses furent compliquées. En arrivant à Aspen, je suis un peu tombée dans la facilité, à me dire : « c’est bon, j’ai réussi ma saison, j’ai fait une médaille aux Mondiaux… » Mon staff et mon entraîneur m’ont alors mis des coups de pieds aux fesses, en me faisant comprendre que je devais aller titiller les Ricaines, sur leur terrain de jeu. J’ai fait une belle finale, en glissant bien et j’ai pris quelques risques tactiques. Je voulais me caler derrière mes concurrentes et revenir à l’aspiration, ça a parfaitement marché. J’étais même surprise que ma tactique fonctionne aussi bien ! Mon plan machiavélique (rires)… J’étais censée gagner grâce à ça, je termine finalement troisième, mais c’était génial ! La semaine de rêve…

Qu’as tu ressenti en franchissant la ligne, pour ta première médaille aux X ?

J’étais surtout contente de ne pas me blesser, car j’avais la malédiction des X Games ! J’étais invitée depuis trois ou quatre ans, la première année je n’y suis pas allée car j’étais trop jeune. La deuxième fois, je me suis pliée la veille des entraînements, à Aspen. J’étais allée rider le pipe avec des potes et je me suis pétée… Rapatriée en France ! L’année d’après, je fais un trauma crânien sur une coupe du monde, la veille de partir aux X… Et en 2014 je suis disqualifiée, je manque l’avant-dernière porte (rires). J’étais donc trop contente de faire les entraînements, la qualif et les finales sans me faire mal, c’était déjà fou ! Décrocher une médaille était bien sûr cool, parce que nous étions aux Etats-Unis, avec cette ambiance « Rock star »…

As-tu ensuite profité de l’atmosphère des X Games ?

Avec les autres Français, on a essayé de faire la fête, nous avons assisté au concert en plein air de Snoop Dog ! On a tenu jusqu’à 21h30 (rires)… Le décalage horaire et le froid nous ont épuisé, et nous sommes rentrés directement nous coucher ! Je n’ai pas forcément pu m’intéresser à beaucoup d’épreuves, car nous sommes partis le lendemain même à Denver, et nous sommes rentrés le jour suivant en France. Mais nous avons déjà eu de la chance de pouvoir concourir, car les freestyleurs ont dû choisir entre les Mondiaux et les X Games, ce qui est assez dramatique d’ailleurs…

Quel est ton point de vue sur ce conflit de calendriers, qui a fait causer ?

C’est nul de demander à un athlète de choisir entre ces deux événements, surtout dans le freestyle. Pour ces riders, les X Games sont la compétition phare, la vitrine de leur discipline. Mais un titre aux championnats du monde représente également un truc fort. En tant que membre des équipes de France de ski et de snowboard, tu as envie de chanter une Marseillaise et d’avoir une médaille aux Mondiaux, c’est hyper important pour un athlète. Même pour un gars qui fait du freestyle… Je suis sûre qu’un Thomas Krief, mon camarade du Team Caisse d’Epargne, serait ravi de chanter une Marseillaise aux championnats du monde. C’est vraiment dommage de leur demander de choisir, ils choisiront bien sûr toujours les X Games, mais les Mondiaux apportent aussi des médailles et une notoriété en France. Cela n’a vraiment aucun sens !

Que représente ce premier gros globe à tes yeux ?

Souvent, on me demande si je n’ai pas gagné un petit lobe, vu qu’il n’y a eu que trois courses de coupe du monde cette saison (réparties en deux étapes, ndlr). Mais dans l’absolu, j’ai l’impression que c’est presque plus difficile d’être régulier sur seulement trois départs. Il faudrait regarder les stats des autres athlètes mais, mis à part Martin Fourcade, peu de sportifs ont du enchaîner trois podiums en trois coupes du monde, en dix jours… A mes yeux, il s’agit d’un globe à part entière, qui récompense une saison pleine pour moi, un vrai globe !

Tu as semblé frustrée par l’attitude de la FIS, suite au peu d’étapes proposées. Tu as déclaré : « on a le sentiment d’être sous-considérés… »

Complètement, surtout quand tu réalises une saison comme la mienne… Il me fallait 20 courses ! Quand ça ne marche pas, au plus vite ça finit, mieux tu te portes. Mais quand tu peux jouer le podium à chaque course… Tu as envie d’en enchaîner encore et encore, et tu es déçu quand ça s’arrête. Il semble que le problème vienne du fait que le snowboard n’a pas de partenaire majeur à la FIS. Donc, quand une station veut organiser une course de boardercross, cela lui coûte entre 200 000 et 300 000 euros. Et une station n’a pas les moyens d’investir autant d’argent dans une course… Il faudrait donc que nous ayons, à la FIS, un sponsor pour le snowboard, sauf qu’apparemment, personne n’en cherche. Ils attendent qu’une marque se déclare, spontanément, intéressée pour sponsoriser le boadercross ! Et bizarrement, rien ne se passe (rires). On ne sait pas si la FIS veut laisser mourir gentillement le snowboard, ou si c’est juste dû aux très mauvaises conditions météo de cette saison… Mais en ski, quand il y a ce genre de conditions, ils annulent Val d’Isère et ils ajoutent une étape à Åre la semaine suivante. Cette accumulation de choses explique que les athlètes ne sont pas satisfaits. C’est dur de s’entraîner sept mois dans l’année, et de faire cinq compétitions, ça n’a pas de sens. Lors de son prochain meeting, la FIS doit comprendre que les athlètes sont investis, que le snowboard est un vrai sport et que ce n’est pas juste de nous laisser mourir comme cela.

Cette saison, tu as affronté une Lindsey Jacobellis record puisqu’elle est devenue la première rideuse à remporter huit fois les X Games. Es-tu impressionnée par son palmarès ?

Elle a effectivement un joli palmarès mais j’ai surtout apprécié, cette année, de pouvoir lutter à armes égales avec Lindsey. Elle n’était pas inatteignable pour moi. Et ça, c’est plutôt agréable ! Je ne me suis pas dit : « comme elle est forte ! » mais plutôt : « je suis capable de la battre (rires) ! » J’ai encore beaucoup de travail pour y parvenir, mais cet objectif était dans mes cordes cette saison. Elle est un peu plus âgée que moi, elle fréquente le circuit depuis plus longtemps et a donc plus d’expérience des courses. C’est peut-être ça qui a fait la différence aux championnats du monde… Toutes les filles se sont bien battues lors des compétitions, nous avons réussi de jolies courses. Le niveau était homogène, personne n’a véritablement dominé la saison. Le public a dû apprécier le spectacle !

Dominique Maltais et Michela Moioli furent d’autres adversaires coriaces…

Au point que le globe s’est joué en demi-finales de la dernière coupe du monde, face à elles ! Michela, Dominique et moi-même étions dans la même série, avec Charlotte Bankes. Nous étions un peu flippées dans les starts ! Nous nous sommes doublées durant toute la course, qui s’est disputée dans des conditions horribles. Il neigeait des « pattes de chat », les boards allaient à deux à l’heure et le tracé n’était pas fantastique, il faut le dire (rires). Du coup, tout s’est joué à l’aspiration, mais l’émotion à l’arrivée a été forte ! Quand je passe la ligne de cette demie, je sais que j’ai gagné le globe. J’ai été félicitée tout de suite par Michela et Dom’, c’était un chouette moment à vivre avec ces filles, qui sont de belles athlètes et de jolies personnes. Il n’y a pas d’esprit de concurrence entre nous, on est toutes déçues quand on rate une course, mais notre amitié reprend vite le dessus. Je ne suis pas forcément copine comme cela avec tout le monde, je n’ai pas ce rapport avec Lindsey par exemple, pour laquelle j’ai surtout du respect. Mais dans l’ensemble, les relations entre les filles du circuit sont saines.

Quelle est ta relation avec tes partenaires de l’équipe de France, où il y a une belle émulation ?

C’est vrai que le groupe France est très performant en boardercoss, les garçons étaient également au top jusqu’à présent, mais ils sont un peu passés à côté cette année. C’est très agréable de s’entraîner tous ensemble car les mecs nous tirent vers le haut. Aujourd’hui, on a une vraie densité chez les filles, avec Chloé Trespeuch qui fait deux podiums, Charlotte qui remporte la finale de la coupe du monde à 19 ans, Juliette Lefèvre qui arrive… Tu ne peux pas faire un entraînement « tranquille », car quand on fait des chronos et que tu prends trois secondes par une jeune… Ce n’est vraiment pas agréable, même s’il reste un ou deux mois avant la première course, l’orgueil parle ! Du coup, on se donne à fond tout le temps, toujours en tenue de course, avec la veste fermée et le col aérodynamique (rires)… S’il faut tendre le bras à l’arrivée, dans un pauvre tracé en géant et sur du plat, on le fait ! Je pense que c’est aussi ça qui explique qu’en course, vu notre densité, il y a forcément une Française en finale. C’est une belle récompense pour les staffs et les entraîneurs. Tout s’annonce bien pour la suite, avec cette jeune équipe de France !

Quels sont les moments clés d’une course de snowboardcross ?

Sur la majorité des parcours, il est avantageux de partir en tête de la course, le start est donc physique ! Ensuite, avec l’expérience, on sait quand il faut doubler ou non, là ou on peut prendre de la vitesse… Mais on ne se dit pas d’un coup en demi-finale : « j’arrive plus vite qu’elle, je vais doubler ici. » Nos manœuvres ne sont pas improvisées du tout, tout est calculé depuis deux ou trois jours, à l’entraînement. On a toutes les vidéos et la veille de la compète, on visionne pendant une heure. On regarde nos prestations, car c’est important d’avoir une bonne représentation de ce que tu fais réellement en course, mais on étudie aussi nos adversaires. Si elles sont plus à l’intérieur, à l’extérieur des courbes… D’une année à l’autre, les tracés des stations sont plus ou moins identiques, donc on peut regarder les courses des années précédentes. Avant le départ, tu peux réfléchir à différents plans : « si je suis en tête, comment éviter que les autres me dépassent ? » ou « si je suis derrière, quelle doit être ma stratégie si unetelle est devant ? » On n’imagine pas 12 000 possibilités, mais disons qu’il y a plusieurs scénarios envisagés.

Quel est ton gros point fort et le domaine où tu peux encore progresser ?

Cette année, j’ai fait pas mal de muscu donc j’étais efficace au départ… Dans la plupart des cas (rires). Mon gros point faible n’est ni physique, ni technique, il est psychologique. J’ai des progrès à faire en terme de confiance. Dés qu’un truc cloche, je remets tout en question, ça ne doit pas être facile pour mon entourage. Pour moi non plus, car je réfléchis toujours à deux millions de trucs, alors que dans le fond c’est du snowboard, il suffit d’aller vite sur sa planche ! Quand je vois une Charlotte ou une Chloé… Notamment Chloé, qui est persuadée qu’elle peut remporter toutes les courses. Elle en a effectivement les moyens, mais il arrive qu’elle n’aille pas forcément très vite. Ça ne l’empêche pas de rester convaincue qu’elle peut tout gagner. Charlotte a moins confiance, mais elle a une grosse détermination. Elle est jeune, elle a envie de toutes nous défoncer (sic), et ça se sent vachement. Moi, je suis au milieu, je connais les sensations des podiums et des victoires, et j’ai donc moins cette faim de jeune louve que Charlotte. Et la confiance, pas du tout ! Quand je suis dans le start, je me dis plutôt : « il y a Lindsey à gauche, Dominique à droite, ça va être tellement tendu (sourire) ! »

Tes résultats 2015 ne peuvent-ils pas résoudre ces problèmes de confiance ?

C’est une possibilité, mais je sais qu’à la première contre-performance, je vais être au fond du seau. Même si ce n’est pas agréable, ce n’est pas forcément négatif. Dès que je prends une « tabasse » (sic), je me dis que je ne veux pas en encaisser d’autres, donc je réagis et je mets en place des solutions. Cela dit, cette remise en question n’est bénéfique que dans une certaine mesure… Si tu enchaînes quelques contre-performances, tu as vite fait d’avoir la tête dans le seau et ça, ce n’est pas bien bon (rires).

Après cette saison, es-tu encore plus impatiente d’être aux Jeux Olympiques ?

Trois ans, c’est super long (rires) ! Les Jeux sont dans un petit coin de ma tête, j’y pense, mais je ne sais pas encore où je serai dans trois ans, il n’y a aucune certitude… Mon entraîneur gère la feuille de route, c’est assez pratique de déléguer à quelqu’un en qui tu as vraiment confiance (sourire). Personnellement, je suis plutôt partisane de faire un point après chaque saison, et de ne pas avoir un seul gros objectif. Je ne veux pas tout miser sur les Jeux, et moins considérer les autres compétitions. J’ai vraiment envie de prendre tout ce qu’il y a à prendre, et on verra où j’en serai au moment des JO. Parce que c’est long trois ans, très long !

Vas-tu ranger ton snowboard durant cette intersaison ?

Il me reste le challenge des moniteurs, organisé dans quelques jours aux Gets (Haute-Savoie). Je vais également passer mon B.E. de ski alpin fin avril, avec une journée snowboard. Ensuite, les planches à la cave jusqu’au mois de juin ! Un peu d’école, un peu de vacances, un peu de préparation physique et fin juin, retour sur la neige. La fin de saison est toujours une sensation étrange, d’un coup il n’y a plus rien : plus d’entraînements, plus d’objectifs devant soi… Cela met un bon coup derrière les oreilles ! Mais les jours rallongent, il fait beau et chaud… Je devrais rebondir assez facilement cette année, je pense (sourire).

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